All's Well That Ends Well

All’s Well That Ends Well est un jeu vidéo qui brise avec l’esthétique pixélisée des créations précédentes de Pippin Barr. Fait de dessins noirs sur fond blanc, le jeu consiste à faire traverser un objet volant de l’extrémité gauche de l’interface à l’extrémité droite en tentant d’éviter les obstacles. Que l'objet déplacé soit un avion dans un nuage de missiles ou une figure LEGO dans un orage de crânes, l’issue est toujours la même: l’objet volant sera toujours atteint par un projectile avant d'arriver à destination. Il tombera alors au sol, dans les crevasses de la montagne, où s’accumuleront de multiples carcasses puisque chaque «mort» engendre la réapparition d'un nouvel objet volant identique au lieu même de la défaite du précédent. Si les deux premiers niveaux du jeu sont fixes d’une partie à l’autre, les suivants sont générés de manière aléatoire: avatars et obstacles changent de nature, formant les associations les plus farfelues, telles que cette fuite d’une chaise attaquée de toutes parts par des poires. Réflexion sur la mort et sur l’absurde de l’éternel recommencement, ce jeu interminable, comme le révèle son créateur, reflète «the idea (…) of repeated death and of memories of that death, like the corpses left behind in many other video games. But pushed to an extreme for a particular effect»1.