Sherlock Holmes
Sherlock Holmes a été réalisée par les éditeurs d’applications Byook. Il s’agit de la remédiatisation d’une des 56 nouvelles mettant en scène le célèbre détective d’Arthur Conan Doyle, soit Sherlock Holmes: The Adventure of the Speckled Band, ou en français La bande mouchetée. L’application est disponible en trois langues (anglais, français et espagnol) et coûte 1.79€.
Dans ce récit, Sherlock Holmes est chargé de résoudre le mystère de l’assassinat d’une jeune fille retrouvée morte, à la veille de son mariage, dans une chambre hermétiquement close.
Après le logo animé de «Byook: au-delà des mots», le lecteur découvre la page de couverture légèrement animée. Sont représentés deux personnages que l’on devine être Sherlock Holmes et Watson.
À l’instar de cette couverture, toute l’esthétique de l’œuvre est basée sur une simulation de vieux carnet. On retrouve systématiquement des spirales à gauche de l’écran et le fond d’écran reproduit les effets sépia d’un vieux papier à lignes. On découvre aussi le thème musical de l’œuvre qui tourne en boucle et possède une tonalité assez stressante, renvoyant certainement au suspens inhérent à tout récit policier.
Puis, l’on accède au menu principal qui reproduit quelques éléments iconiques du locataire du 221 B Baker Street: la pipe et la loupe. Le menu nous propose de débuter le byook; il nous offre la possibilité de reprendre une lecture déjà entamée ou d’accéder aux options. Ces options consistent dans le réglage de la luminosité, du niveau sonore de la musique, ainsi que des effets sonores: grincements de porte, crépitement du feu, trot des chevaux, etc., qui ponctuent le récit. Le lecteur a aussi la possibilité de marquer des pages. Ce menu donne également accès à la page de crédit, aux autres byooks créés par les éditeurs et à une page réservée aux aspects sociaux. Cette dernière offre la possibilité de partager la découverte de l’œuvre sur Facebook, Twitter, de donner son avis sur l’App Store ou d’envoyer un courriel à ses amis.
Tout au long de l’œuvre, le texte se distribue en pages que le lecteur tourne numériquement d’un glissement du doigt de droite à gauche. Ce geste imite maximalement la tourne des pages de papier. L’œuvre est ainsi basée sur un skeuomorphisme récurrent.
Les animations qui ponctuent le récit reproduisent une esthétique du collage et offrent généralement des illustrations assez littérales du texte de Conan Doyle ou consistent en des enluminures. Quand parfois elles dépassent cette fonction décorative, c’est le plus souvent pour tenter de créer de l’horreur, de l’effroi chez le lecteur: grincement de porte, sang qui coule, orage, etc.; ou de la surprise: le cri qui retentit subitement pendant le récit de la mort de la sœur d’Hélène Stocker pour l’exemplifier.
Ces effets, qu’ils soient visuels ou sonores, sont (trop?) nombreux et ont lieu de manière quasi systématique à chaque page. Ils sont tout aussi automatiquement accompagnés d’une musique qui tourne en boucle et devient rapidement agaçante. Si bien qu’il faut l’avouer, l’envie vient très rapidement de couper le son.
À la fin de l’œuvre se déclenche une animation qui symbolise la remédiatisation du texte papier en hypermédia. En effet, on peut voir les pages se feuilleter et le carnet simulé se refermer, laissant place à un écran où l’esthétisation du papier se superpose ultimement à celle du cinéma puisque sont représentés une bobine de film, des négatifs et un clap de cinéma.