Expositions

Le Legs
Le Legs est une exposition littéraire et visuelle originale explorant les valeurs millénaires de notre continent, l’île de la Grande Tortue. S’inscrivant dans le courant du futurisme autochtone, le projet se décline en deux productions distinctes: une exposition physique (développée avec la Coop Nitaskinan) et une expérience web (développée en collaboration avec Littérature québécoise mobile).
L’exposition hypermédia Le Legs n’est pas une simple adaptation de l’exposition physique présentée à Shawinigan et à Gatineau: elle offre une autre expérience de déambulation et de découverte que celle calibrée pour les lieux physiques. La mise en espace des textes et des œuvres fait écho au récit qui les cadre, celle d’un petit garçon s’enfonçant dans une caverne et activant des témoignages de prédécesseurs·eures, d’ainés·ées et de successeurs·eures.

Un point commun entre l’exposition physique et virtuelle est certainement la «liberté» qui incombe aux spectateurs et aux spectatrices de recomposer le récit à mesure qu’ils ou elles rencontrent les textes et les œuvres. Les deux expositions sont bordées par un texte introductif et conclusif, alors que le reste des visions et des témoignages se donnent à lire dans le désordre. L’interface web permet d’ailleurs de reproduire cette indétermination de l’expérience des spectateurs et des spectatrices. L’exposition web reprend également l’association entre un·e artiste et un·e auteur·rice: les oeuvres jumelées apparaissent ensemble à l’écran, après que l’internaute ait cliqué sur l’objet, représenté de manière spectrale et bleuté dans la caverne.

Le Leg est inspirée des jeux vidéo, configurés autour d’une quête et des choix qui incombent aux joueurs·euses pour l’accomplir. L’équipe a donc réalisé une interface qui emprunte aux jeux vidéo des années 1980 et 1990 des codes et une esthétique: son menu en page d’accueil, son graphisme, ses couleurs, ses informations en périphérie de l’écran pour signaler l’évolution de la lecture, etc. L’idée était alors de produire une expérience axée sur la quête en citant des expériences familières de navigation (le jeu vidéo) et ce, en mobilisant des ressources peu coûteuses sur le Web, en phase avec notre expertise et notre engagement à n’employer que des logiciels open source.

L’expérience de déambulation est donc conservée, en écho à l’exposition physique, mais les spectateurs·rices sont invités·ées à endosser le point de vue du petit garçon explorant une caverne étrange. La perspective «première personne» encourage cette identification.
Ce qui diffère également avec l’exposition physique, c’est bien entendu l’expérience de la tridimensionnalité et de la matérialité des œuvres d’art. Mais ce qu’on «perds» dans la numérisation des œuvres d’art, on le retrouve néanmoins dans l’expérience de navigation en soi. Comme je le disais, l’exposition en ligne fait vivre aux joueurs·ses le sentiment de désorientation qui est celle du garçon… la caverne nous est étrangère et il est parfois difficile de s’y retrouver. Les œuvres et les textes apparaissent quant à eux sur les parois rocheuses, tels des spectres du passé et du futur qui attendent patiemment d’être entendus et vus. Cette expo ne se contente pas de numériser des textes et des œuvres, elle propose une mise en espace poétique qui fait écho à l’aventure de l’enfant. Un indice de progression a été ajouté en haut à droite de l’écran: à chaque témoignage lu et rencontré, un carré blanc se remplit. L’expérience ne se termine qu’ils sont tous complétés.

Dans le champ plus large des arts en ligne, Le Legs s’inscrit dans une longue tradition d’œuvres d’artistes d’origine autochtones sur Internet. En effet, si cette histoire est certes méconnue, les artistes autochtones (surtout au Canada) ont investi le Web au milieu des années 1990 pour y faire communauté et y créer des œuvres hypertextuelles et collaboratives dans la continuité de leurs pratiques créatives. Le Web offrait dès lors un espace foncièrement modulable et rhizomatique à même d’accueillir des œuvres penser pour créer du lien – si je puis dire. Aussi, et comme l’ont remarqué plusieurs artistes autochtones de cette mouvance, le Web fut envisagé comme un espace à investir dans une logique d’auto-détermination, à occuper pour diffuser et faire place à la parole et aux histoires de leurs communautés. Faute de temps, je ne mentionnerai aujourd’hui que l’exposition Speaking the Language of Spiders de l’artiste d’origine Cri et Métis Ahasiw Maskegon-Iskwew (ahasou maskegon-iskyou) réalisée en 1996 qui offre un point de comparaison intéressant avec l’exposition Le Legs. Speaking the Language of Spiders consiste en un recueil de poèmes de 14 auteurs et autrices autochtones abordant les thèmes de la vie urbaine, de la spiritualité et de la transmission. On y retrouve la même superposition des textes et des images fixes ou animées, le même souci de laisser l’internaute faire sens de son itinéraire et de ses lectures à travers les voix et les mots des poètes. Maskegon-Iskwew avait également truffé son exposition de mots et de voix autochtones, activés par un clic, de manière à faire entendre cette parole… L’esthétique rétro de Le Legs paraît également (et incidemment) citer cette génération d’œuvres et d’artistes pionniers ont investi le cyberspace pour s’y réunir et l’habiter. Maskegon-Iskwew avait d’ailleurs l’intime conviction que les arts en réseaux savaient et pouvaient répondre à une expérience relationnelle du monde, tout en interrogeant ces technologies coloniales.

exPhrasis
exPhrasis est une exposition et une fiction interactive.
exPhrasis est une déambulation étrange et évocatrice.
exPhrasis est une quête à l’aveugle dont les repères sont imaginaires et les enjeux, poétiques et esthétiques.
exPhrasis est une expérience de la virtualité.
exPhrasis est une réflexion sur le mouvement, l’espace et le corps en ligne.
exPhrasis réunit trois œuvres d’art numérique réalisées par des artistes montréalais à découvrir par le biais d’une fiction interactive originale. Timothy Thomasson, Léa Martin, Frédérick Maheux et Gabriel Tremblay-Gaudette donnent à voir les écarts inquiétants, étonnants ou fascinants que génère l’acte de remédiation du corps en ligne d’abord, mais également du texte, du panorama et de la performance. Leurs œuvres représentent, évoquent et engagent le mouvement dans l’espace numérique, à l’instar du déplacement de l’internaute dans l’exposition. Alexandra L. Martin signe le texte fictionnel cadrant l’exploration des œuvres.
![Trans[création]](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fwp.nt2.uqam.ca%2Fwp-content%2Fuploads%2F2021%2F06%2Fnt2-21-1443x879-ce01-transcreation.png&w=3840&q=75)
Trans[création]
POUR ACCÉDER À L’EXPOSITION EN LIGNE | TO VISIT THE ONLINE EXHIBITION | PARA ACESSAR A EXPOSIÇÃO ON-LINE (11/6/2021 @ 29/10/2021): https://www.aarea.co/nt2/transcreation/
Trans[création] est une exposition collective en ligne réunissant trois œuvres du poète et traducteur brésilien Augusto de Campos, créées en 1995 et en 1997 et récemment converties en HTML5 pour l’occasion, et trois œuvres d’art actuelles des artistes Daniel Scan [BRA], Rodrigo D’Alcântara [BRA/CAN] et Not the Dress Collective [USA]. Ces œuvres dialoguent entre elles sur le thème de la transcréation, notion chère à la démarche concrétiste de de Campos qui consiste à faire ressortir les équivalences poétiques entre les mots, les lettres, les images et les sons à travers les langues. Les propositions artistiques rassemblées dans cette exposition explorent la polysémie, l’expressivité et la matérialité de la langue à travers les médiums de l’hypermédia, de la vidéo ou de l’intelligence artificielle.
Dans l’exposition, la notion de transcréation – émergeant du domaine de la traduction (Haroldo de Campos, 1962) – résonne avec les processus de la remédiatisation et de l’interprétation puisque les œuvres actuelles, commandées spécialement pour cette exposition, actualisent, citent et s’approprient l’héritage concrétiste des frères Campos. Elles réfléchissent ainsi aux apports de la machine, de la mémoire culturelle et de l’histoire à l’acte de création, qu’il soit littéraire, artistique ou poétique. Ce faisant, l’exposition démontre que la contribution de de Campos, rendue visible à travers les poèmes Caos Cage, Conversogramas et Portas do Ouver, n’appartient pas seulement au passé mais bien au présent.
Trans[création] se veut un lieu de rencontre entre les langues – le portugais, l’anglais et le français -, entre les temporalités ainsi qu’entre les formes variées de l’expression artistique sur le web. L’exposition est une invitation à prendre part à cette conversation…
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Trans[creation] is an online group exhibition that brings together three works by Brazilian poet and translator Augusto de Campos, created between 1995 and 1997 and recently converted to HTML5 for the occasion, and three current artworks by artists Daniel Scan [BRA], Rodrigo D’Alcântara [BRA/CAN] and Not the Dress Collective [USA]. These works dialogue with each other around the theme of transcreation, a concept dear to De Campos’ concretist approach, which consists in highlighting and manipulating the poetic equivalences between words, letters, images and sounds across languages. The artistic proposals gathered in this exhibition explore the polysemy, expressiveness and materiality of language through the mediums of hypermedia, video or artificial intelligence.
In the exhibition, the notion of transcreation, borrowed from the field of translation (Haroldo de Campos, 1962), resonates with the processes of remediation and interpretation as the current works, commissioned especially for this exhibition, actualize, reference and appropriate the Decamposian legacy. They thus reflect on the contributions of the machine, of cultural memory and of history to the act of creation, whether literary, artistic or poetic. In doing so, the exhibition demonstrates that De Campos’ contribution, illustrated through the works Caos Cage, Conversogramas and Portas do Ouver, does not belong only to the past but to also the present.
Trans[creation] is a meeting place between languages, Portuguese, English and French, between temporalities and between the various forms of artistic expression on the Web. You are now invited to join in the conversation…
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Trans[criação] é uma exposição coletiva online que reúne três obras do poeta e tradutor brasileiro Augusto de Campos, publicadas em 1997 e recentemente convertidas em HTML5 para a ocasião, e três obras inéditas dos artistas Daniel Scan [BRA], Rodrigo D’Alcântara [BRA/CAN] e do coletivo Not the Dress [EUA]. As obras selecionadas estão em diálogo sobre o tema da transcriação, um conceito caro ao procedimento concretista de Augusto de Campos, que consiste em valorizar as equivalências poéticas entre palavras, letras, imagens e sons entre os idiomas. As propostas artísticas reunidas nesta exposição exploram a polissemia, a expressividade e a materialidade da linguagem por meio de suportes como hipermídia, vídeo e inteligência artificial.
Na exposição, destaca-se a noção de transcriação – que se originou no terreno da tradução (Haroldo de Campos, 1962) – a partir dos processos de remidiatização e interpretação, uma vez que as obras atuais, comissionadas especialmente para esta exposição, atualizam, citam e se apropriam do legado concretista dos irmãos Campos. Elas refletem, assim, sobre as contribuições da máquina, da memória cultural e da história para o ato de criação, seja ela literária, artística ou poética. Ao fazer isso, a exposição demonstra que a contribuição de Augusto de Campos, representada pelos poemas Caos Cage, Conversogramas e Portas do Ouver, não pertence apenas ao passado, mas também ao presente.
Trans[criação] pretende ser um ponto de encontro entre idiomas – português, inglês e francês -, entre temporalidades e entre as diversas formas de expressão artística na web. Convidamos você a participar desta conversa…

S’éclipser | Phases of Resilience
POUR ACCÉDER À L’EXPOSITION EN LIGNE | TO VISIT THE ONLINE EXHIBITION (6/11/2020 @ 6/02/2021): https://seclipser.org/
SITE WEB DU FESTIVAL HTMLLES | HTMLLES FESTIVAL WEBSITE: https://htmlles.net/
S’éclipser | Phases of Resilience, présentée dans le cadre du festival HTMlles, reprend le motif de la métamorphose dans une perspective technocritique et écoféministe. Les trois œuvres réunies donnent à voir des créatures hybrides, proposent des transformations ou des déformations et invitent ainsi à imaginer de nouvelles configurations matérielles et symboliques pour notre présent précaire. Ces métamorphoses agissent comme des écrans qui réfléchissent tout autant qu’elles protègent; elles reposent sur le principe d’une disparition nécessaire à la (re)poétisation du monde, un retrait calculé qui laisse place à d’autres agentivités résilientes. Dans Mex and the animals d’Elisa Gleize, Mother_Protect_Me de Joselyn McDonald et Becoming Illegible de Sarah Friend, la simulation, la distorsion et l’abstraction sont autant d’opérations qui interrogent ou mettent à mal le sujet humain universel, son image, ainsi que les systèmes androcentrique et anthropocentrique qui le soutiennent. Les œuvres ouvrent des espaces de vie, d’espoir et d’opposition et elles reflètent, comme dans un miroir déformant, la fragilité du monde et de ses structures en vue d’inspirer de subtiles insoumissions. S’éclipser | Phases of Resilience est synchronisée avec les heures d’ensoleillement de la ville de Montréal. Le site web de l’exposition est hébergé sur un Raspberry Pi d’une capacité de 8 Go. La visibilité des œuvres et l’accès à l’exposition sont dès lors arrimés aux conditions climatiques ambiantes et soumis à ces restrictions technologiques afin de réduire de manière conséquente son empreinte écologique.
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S’éclipser | Phases of Resilience, presented as part of the HTMlles Festival, calls on the motif of metamorphosis through a technocritical and ecofeminist perspective. The three artworks bring to light hybrid creatures, propose transformations or deformations, and invite us to imagine new material and symbolic configurations of our precarious present. These metamorphoses act as screens for our protection and active reflection, based on the principle of a disappearance necessary to the (re)poetization of the world, a calculated step back that leaves room for other resilient agencies. In Mex and the animals by Elisa Gleize, Mother_Protect_Me by Joselyn McDonald and Becoming Illegible by Sarah Friend, simulation, distortion, and abstraction question and challenge the universal human subject, its image, as well as the androcentric and anthropocentric systems on which it depends. The artworks create spaces of life, hope and opposition, reflecting the world’s fragility and structures like a distorting mirror in order to inspire subtle disobedience. S’éclipser | Phases of Resilience is synchronized with Montreal’s sunlight hours. The exhibition web site is hosted on a Raspberry Pi with a capacity of 8 GB. The visibility of the artworks and the access to the exhibition are thus tied to local weather conditions and to technological restrictions in an effort to significantly reduce the exhibition’s carbon footprint.
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Aux oeuvres présentées aux points cardinaux s’ajoute une page dédiée à la médiation, au Sud. On y retrouve le catalogue d’exposition – en HTML et en format .txt téléchargeable -, quatre fichiers audio réunissant les voix des trois artistes sur quatre sujets et thématiques liés à l’exposition et au festival HTMlles – l’écoféminisme, le numérique, la slow tech, et le futur -, ainsi qu’un texte explicitant notre démarche lors de la conception du site. Sur ce point, et comme l’annonce l’encadré en transparence lors de l’arrivée sur le site de l’exposition, S’éclipser | Phases of Resilience est hébergée sur un Raspberry Pi d’une capacité de 8 Go. Ces contraintes techniques agissent sur la résolution du site web et peuvent ralentir l’accès aux contenus. Toutes les informations se retrouve dans le fichier catalogue.txt joint à cette page.
In addition to the artworks presented at the cardinal points, there is a page dedicated to mediation in the South. It includes the exhibition catalog – in HTML and downloadable .txt format -, four audio files gathering the voices of the three artists on four subjects and themes related to the exhibition and the HTMlles festival – eco-feminism, digital, slow tech, and the future -, as well as a text explaining our approach during the conception of the site. On this point, and as announced in the transparent box upon arrival on the exhibition site, S’éclipser | Phases of Resilience is hosted on a Raspberry Pi with a capacity of 8 GB. These technical constraints act on the resolution of the website and can slow down access to content. All the information can be found in the catalog.txt file attached to this page.

Re|Search
POUR VISITER L’EXPOSITION EN LIGNE: http://researchexhibition.org/
L’exposition en ligne Re|Search entreprend de saisir la pulsion de recherche propre à l’ère numérique.
Internet et les moteurs de recherche qui en gèrent l’accès constituent une économie où l’attention est devenue une monnaie d’échange et où la requête s’impose comme le principal processus de découverte du monde. Des gestes comme googler, copier-coller, collectionner et partager font dorénavant partie de nos usages quotidiens. Quels en sont les effets sur les imaginaires personnels et collectifs?
Re|Search s’intéresse à la manière dont les pratiques artistiques, littéraires et culturelles reflètent et déjouent cette omniprésence technologique. Comment permettent-elles de réfléchir aux méthodes et aux outils de recherche en ligne? Quels types d’actions et de récits alternatifs proposent-elles? Par quels moyens investissent-elles le lieu même d’où naissent ces préoccupations: le Web?
Cette exposition se veut évolutive dans sa forme et son contenu. Elle rassemble actuellement dix-huit oeuvres hypermédiatiques mises en ligne depuis le début du 21e siècle. Datant de 2006 à aujourd’hui, réalisées par divers artistes et collectifs, elles offrent un portrait de notre condition numérique, des enjeux qui en découlent et de ses multiples représentations.
Re|Search demande d’accomplir un acte de recherche afin d’accéder aux œuvres. Celles-ci sont reliées à des mots-clés caractéristiques des processus de recherche. Taper un verbe à l’infinitif dans la barre de recherche fait apparaître les œuvres qui y sont associées.
ARTISTES ET COLLECTIFS
baron lanteigne / Damien Beyrouthy / Nans Bortuzzo / Sandrine Deumier / Disnovation .org & Jérôme Saint-Clair / Louise Drulhe / Foundland Collective / Isabelle Gagné & Paul Gascou-Vaillancourt & Stéphane Archambault / Benjamin Grosser / Amira Hanafi / Jonathan Harris & Greg Hochmuth / Institute for New Feeling / Philippe de Jonckheere / Dina Kelberman / Sam Lavigne & Tega Brain / Albertine Meunier / Taryn Simon & Aaron Swartz / Molly Soda

Attention à la marche! Mind the Gap!
L’écran d’ordinateur donne corps à la littérature électronique depuis ses débuts. L’interface graphique et ses paramètres techniques constituent le principe premier de cette littérature et en fournit les conditions de création. De manière à réfléchir à l’histoire et au devenir de la littérature électronique, les quatre expositions mettent en valeur 17 oeuvres récentes par l’entremise de systèmes d’exploitation popularisés entre les années 1983 et 2006. Les thématiques choisies sont Remixes, Chroniques, Intersections et Traductions. Chacune d’elles exploite la notion d’écart en travaillant le texte, l’interface ou l’interactivité.
The computer screen has shaped electronic literature since its beginnings. The graphic interface and its technical parameters define the basic principles of this literature and provide the conditions for its creation. In order to reflect on the history and future of electronic literature, the four exhibits highlight 17 recent works through operating systems popularized between 1983 and 2006. The chosen themes are Remixes, Chronicles, Intersections and Translations. Each of them exploits the notion of gap by working on the text, the interface or the interactivity.

Uchronia|What if?
L’exposition en ligne Uchronia|What if? a été élaborée suite à l’invitation du commissaire Philippe Riss-Schmidt à participer à son pavillon thématique HyperPavilion lors de la 57e édition de la Biennale d’art contemporain de Venise en 2017. L’exposition de groupe du pavillon portait sur l’art après l’arrivée du numérique dans l’ère de l’anthropocène. Fidèle à son dévouement pour l’art hypermédiatique, le Laboratoire NT2 a répondu à l’appel en proposant une exposition en ligne mettant en valeur des artistes travaillant avec le web. Gina Cortopassi, Bertrand Gervais, Joanne Lalonde et Lisa Tronca, co-commissaires du projet, ont ainsi réfléchi au concept d’uchronie à l’aide de pratiques remettant en question notre rapport au temps, que ce soit dans le sens d’une réécriture de l’histoire, d’une projection vers l’avenir ou d’un hors-temps. Uchronia|What if? rassemble onze oeuvres selon trois volets thématiques. «Futur(s) spéculatif(s)» s’intéresse aux récits sur l’avenir et à la conception d’histoires alternatives. Elle comprend Future Visions d’Angela Gabereau et Coral Short, Institute for Southern Contemporary Art de João Enxuto et Erica Love, TimeTravelerTM de Skawennati, Toxi-City: A Climate Change Narrative de Roderick Coover & Scott Rettberg ainsi que World Brain de Stéphane Degoutin et Gwenola Wagon. La catégorie «Internet dystopique» pose un regard critique sur le web et son idéal émancipateur et regroupe Dark Content d’Eva et Franco Mattes, RELiable COMmunications de Yuri Pattison ainsi que Tech-illa Sunrise: Un/a remix de Salvador Barajas. Enfin «Jouer le temps» propose des oeuvres ludiques mettant l’emphase sur l’expérience temporelle de l’internaute: Let’s Play: Ancient Greek Punishment: CPU Edition! de Pippin Barr, The Internet Express de Jonas Lund et Zone d’Andy Campbell et JHAVE.
POUR VISITER L’EXPOSITION EN LIGNE: uchroniawhatif.org

Présentations locales et internationales
HyperPavilion, 57e édition de la Biennale d’art contemporain de Venise (mai à octobre 2017)


The Wrong (biennale), troisième édition de la biennale en ligne célébrant l’art numérique (novembre 2017 à janvier 2018)

Rendez-vous Québec Cinéma section Oeuvres interactives (21 février au 3 mars 2018)

ELO 2018, Eastern Bloc (15 août 2018)
Dans le cadre d’ELO 2018, organisé par le Laboratoire NT2 à Montréal du 13 au 17 août 2018, l’une des co-commissaires d’Uchronia|What if?, Lisa Tronca, a organisé une mise en espace de l’exposition en ligne à Eastern Bloc. En proposant différents modes de réceptions des œuvres hypermédiatiques, cette exposition interrogeait les écarts et les connexions entre mondes physique et virtuel. Elle présentait une sélection des artistes et des oeuvres de l’exposition en ligne: Salvador Barajas, Pippin Barr, Stéphane Degoutin et Gwenola Wagon, João Enxuto et Erica Love, Angela Gabereau, Coral Short et Visionnaires, Skawennati.




Revue de presse:
Actualités UQAM:
https://www.actualites.uqam.ca/2017/nouvelle-version-uchronia-what-if-expo-en-ligne-futurs-alternatifs
ArtNews:
http://www.artnews.com/2017/03/27/hyperpavilion-venice-biennale/
Biennale Foundation:
http://www.biennialfoundation.org/2017/03/hyperpavilion-large-scale-exhibition-57th-venice-biennale/
Canadian Art:
http://canadianart.ca/features/canadian-projects-venice-biennale-2017/
CHOQ.ca: http://www.choq.ca/episodes/nt2-radio/emission-du-23-mai-2017/
CTVM: https://ctvm.info/la-36e-edition-des-rendez-vous-quebec-cinema/
Montréal Campus:
http://montrealcampus.ca/2017/06/luqam-a-venise-2/
Salle de presse de l’UQAM:
http://salledepresse.uqam.ca/communiques-de-presse/general/9616-uchronia-what-if-une-exposition-en-ligne-du-lab-nt2-de-l-uqam-a-la-biennale-d-art-contemporain-de-venise

hypermedia.MTL
Notre utilisation des innovations techniques transforme notre rapport à la réalité. D’abord parce qu’elles nous permettent d’accomplir des tâches spécifiques, mais surtout parce qu’elles altèrent et complexifient notre appréhension du réel. Martin Heidegger affirmait notamment, dès 1954, que «l’essence de la technique n’est rien de technique», incitant les lecteurs et les lectrices à interroger les technologies et ce qu’elles révèlent de l’humain.
Dans cette optique, les technologies de l’information et de la communication (TIC) – mentionnons à cet égard Internet et les appareils mobiles – précipitent de nouvelles expériences temporelles et une redéfinition de l’espace que Lev Manovich qualifie de «réalité augmentée». Ce changement de paradigme activé par la technoculture du 21e siècle s’est traduit en pratiques culturelles et esthétiques multiples – d’un usage publicitaire et commercial au détournement artistique. Les artistes ont pris part à cette reconfiguration en refusant les binarismes et en explorant leur société immédiate par l’entremise du numérique.
Prenant le pouls du contemporain, les créations en ligne de ces artistes comportent une dimension interactive ou «praticable», conférant un rythme à l’exploration des participants et des participantes. Les œuvres sont cliquables, navigables et peuvent générer du son ou des GIF animés. Elles sont désignées d’«hypermédiatiques», car elles sont plurielles, combinant matériau textuel et multimédia. L’expérience esthétique repose sur une simulation – de la déambulation, de la confession, de la nostalgie – et pose les spectateurs et les spectatrices en acteurs et actrices des différentes fictions.
Or, ce qui réunit réellement les œuvres sélectionnées, réalisées entre 2008 et 2015, c’est leur souci commun de mettre à profit les technologies du numérique pour représenter la ville de Montréal à travers ses multiplicités – des pensées, des récits, des lieux et des temporalités. L’accumulation, la superposition, la succession ou l’entrecroisement sont des stratégies esthétiques qui ponctuent notre découverte d’une métropole bigarrée. La ville est abordée selon son histoire, la vie de ses habitants et de ses habitantes ou les problématiques sociales qui y sont présentes.
Trois axes ont ainsi émergé des œuvres:
Lieu
La Traversée en collaboration avec Sébastien Cliche (Gares), Max et Julian Stein (Carte sonographique de Montréal) ainsi que Marie-Pier April et Boris Dumesnil-Poulin (Le graphique et le géographique) ont tous pris comme inspiration le territoire; sa poésie interne, ses sons et son imagerie. Leurs œuvres permettent d’appréhender la ville à l’aide des moyens de géolocalisation et une esthétique rappelant la cartographie.
Voix
Certain.e.s artistes se sont attaché.e.s aux personnes qui peuplent ce territoire et portent une attention à leurs témoignages. Dans cette thématique, nous retrouvons les œuvres D’autres vies (Geneviève Sicotte) traitant des ventes de garage à Montréal, Un vendredi soir au club vidéo de Cédric Chabuel et Alexandra Viau, un hommage à ce lieu en voie de disparition et Des maux illisibles (Kenlo Craqnuques, Joannie Lafrenière, David Mongeau-Petitpas, Dominic Turmel et Simon Trépanier) s’entretenant de la situation d’analphabétisme au Québec.
Mémoire
La troisième et dernière thématique rassemble des œuvres qui retracent l’histoire, ou plutôt les histoires de Montréal. On y retrouve une collection d’archives du développement de la ville jusqu’à aujourd’hui (Dérive de l’affect par Myriam Lambert), un assortiment de six histoires interactives sur l’empreinte mémorielle des lieux – deux portant sur Montréal et les autres sur des villes à travers le Canada (Hyperlocal par Joseph Boyden, Mélissa Bull, Will Ferguson, Lisa Moore, Heather O’Neill et Miriam Toews) – et une cartographie citoyenne des terrains vagues du Grand Montréal (Wild City Mapping par Maia Iotzova, Dominique Ferraton, Igor Rončević, Marilène Gaudet et Maya Richman).
Les œuvres rassemblées ont d’abord fait l’objet d’une exposition physique lors de l’événement hypermedia.MTL: expo + atelier interactifs présenté dans le cadre du Printemps numérique 2015. Cette occurrence dans le monde physique était une première pour le NT2, laboratoire de recherche dédié avant tout à l’étude des créations textuelles et artistiques en ligne. Nous revenons ici aux sources en présentant son pendant virtuel.
(L’image de couverture provient de l’oeuvre Gares et a été produite par Suzanne Joos en collaboration avec Sébastien Cliche.)

Abécédaire du Web
L’Abécédaire du Web est le premier projet de commissariat en ligne conçu et diffusé par le Laboratoire NT2. Cette exposition virtuelle propose un parcours exploratoire en vingt-six rubriques ou thématiques qui visent à mettre en valeur les enjeux esthétiques et critiques de la création hypermédiatique.

Exposition SPEEDSHOW de bleuOrange
Les commissaires du Speed-show de bleuOrange ayant eu lieu lors de la Nuit Blanche de Montréal en lumière le 25 février 2012, Isabelle Caron et Mathieu Mundviller, ont décidé de donner un second souffle à l’exposition en la remédiatisant sous la forme d’une exposition en ligne. Bonne visite virtuelle!