La Playstation 3 investit la biologie moléculaire

(Source: Sébastien Delahay dans Écrans)

Capture d’écran de Folding@Home sur Playstation 3

La Playstation 3 ne sert pas qu’à jouer. La nouvelle console de Sony permet de participer à Folding@Home, un programme d’étude scientifique sur le « repliement » des protéines. Il s’agit d’un phénomène de mise en forme de la protéine par elle-même, pour lui permettre d’activer ses fonctions. Le but de l’étude est de comprendre ce phénomène de « repliement », afin de mieux pouvoir étudier certaines maladies (Alzheimer, Parkinson, la sclérose en plaque, entre autres) qui dépendraient d’un mauvais repliement de protéine. L’université de Stanford, qui a lancé le projet Folding@Home, promet que les résultats seront publics et utilisables par tous ceux qui le souhaitent.

Folding@Home repose sur un système de calcul distribué : des données sur les protéines sont envoyées au milliers de participants, un logiciel les analyse et les résultats sont assemblés par la suite. Le principe reste le même sur la Playstation 3. Chaque joueur peut lancer l’application depuis la partie « réseau » de sa console. Folding@Home s’ouvre alors et lance un calcul fait pour durer huit heures. Pendant ce temps, l’écran affiche en 3D une molécule et la progression du calcul. Avec en fond d’écran une carte de l’Europe affichant quasiment en temps réel toutes les Playstation 3 participant à Folding@Home.

Le projet, en ligne depuis 2000, profitait déjà de l’aide de Google, qui propose Folding@Home dans sa barre d’outils. Mais le soutien de la Playstation 3 a fait exploser en un week-end la puissance de calcul du projet. Avec un peu plus de 30 000 utilisateurs actifs par jour (un chiffre assez faible par rapport aux deux millions de consoles vendues par Sony), la Playstation 3 fournit une puissance de calcul de 492 Teraflops (492 mille milliards d’opérations par seconde). En comparaison, l’ensemble des autres utilisateurs (ils sont plus de 200 000 sous PC ou Mac) fournit 260 Teraflops.

D’après Folding@Home, le cap des 50 000 consoles connectées permettrait au projet d’atteindre le petaflop (1000 teraflops), et donc d’égaler l’ordinateur le plus puissant au monde, le MDGRAPE-3, du laboratoire Riken au Japon.